Ancienne propriété de Victor Chevassu, le jardin de 2,5 hectares est acheté par la Ville de Lorient en 1973 dans le but de créer une voirie d’entrée de ville en liaison avec la nouvelle desserte portuaire, projet routier heureusement abandonné au profit d’une valorisation de la maison et du jardin. Véritable poumon vert inauguré en 1976, le parc Chevassu obtient en 2006 le label ‘’jardin remarquable’’ qu’il conserve six ans durant.
Ce jardin vallonné est traversé par un ruisseau qui se jette dans deux petits étangs au pied d’une cascade. Le ruissellement de l’eau, les oiseaux nombreux et les luxuriantes collections botaniques nous plongent dans une surprenante atmosphère tropicale.
Venez-vous perdre parmi les camélias, les fougères arborescentes et les bambous géants durant ‘’les moussons bretonnes’’. Il ne manque que la chaleur des Indes Orientales…
Au début du XVIIIe siècle, le port de L’Orient prend de l’ampleur pour devenir le centre de la Compagnie des indes. L’architecte Jacques V Gabriel, chargé de réaménager le port, prend également en compte le problème de l’approvisionnement en eau potable. Il désigne six sources pouvant alimenter un réseau.
Les eaux captées à l’ouest de Lorient, se déversent dans le regard de Pavie établi dans la partie ouest de parc. De ce regard, une canalisation unique dont les vestiges sont toujours visibles sur une centaine de mètres au cœur du jardin, traverse la ville pour aboutir à un réservoir de l’Enclos du port, autrefois aménagé au nord de la place d’Arme.
Infos pratiques : plan d’eau - aire de jeux pour les enfants - toilettes publiques - petit parc animalier - volière - rucher
Côté végétal : le jardin rassemble de nombreuses essences d’arbres caractéristiques de notre région, vieux chênes et marronniers d’avant-guerre, érables…, mais aussi plus exotiques ou originales : fougères arborescentes, arbres aux caramels, l'arbre aux mouchoirs..., On peut y découvrir de belles collections de plantes (camélias, rhododendrons ainsi qu’un fleurissement printanier et estival flamboyant.
Qui est donc cet homme de marbre au regard songeur ? Il s’agit du plus breton des poètes, Auguste Brizeux. Juste après son décès en 1858, un décret impérial autorise l’ouverture d’une souscription publique destinée à faire ériger un monument en son honneur dans sa ville natale. Réalisée par le sculpteur Pierre Ogé et installée à l’origine dans le square Brizeux, la statue fut transférée par la suite dans le romantique jardin Chevassu. Pouvions-nous rêver meilleur emplacement pour ce poète lorientais à la ‘’mélancolie rêveuse’’.
Singulière histoire que celle de la famille Chevassu. Horloger dans le Jura, Chevassu est condamné au bagne de Belle-Ile-en-Mer pour avoir comploté contre l’empereur. Libéré en 1885, il se lance dans les affaires. Ayant fait fortune dans l’industrie horlogère, il acquiert une propriété en périphérie de la ville d’Hennebont afin de se consacrer à sa nouvelle passion : la botanique.
Quelques années plus tard (1920), son fils Victor achète un domaine à Lorient sur une ancienne carrière de granit et de schistes désaffectées. Ayant hérité de la sensibilité naturaliste de son père, il y acclimate des essences exotiques.
Des travaux de rénovation ont été menés sur un mur de soutènement au pied de la maison Chevassu en septembre 2017.